Le 26 janvier dernier, Sotheby’s New York mettait en vente une toile d’Antoine Van Dyck qui avait été dénichée dans une grange et avait été initialement rachetée 600 dollars. L’histoire se répétera le 28 février prochain, avec la mise aux enchères chez Christie’s Londres d’un lustre signé Alberto Giacometti, qui lui avait été trouvé chez un brocanteur pour la modique somme de 250 livres sterling. Cela s’était passé dans les années 1960, dans un magasin d’antiquités de Marylebone Road. Le peintre John Craxton s’était alors épris de ce lustre pour le moins original. Il se doutait de qui en était réellement l’auteur, sans jamais toutefois chercher à le faire authentifier. Ce que ses héritiers vont faire quant à eux lors de sa disparition, en 2009. Il faudra attendre plusieurs années supplémentaires pour déterminer que c’était bien Giacometti le créateur et qu’il fallait davantage le considérer comme une sculpture proprement dite, plutôt qu’un objet usuel.
Entre le minimalisme et le surréalisme, l’oeuvre détonne et étonne par son côté tout en bronze, avec une étrange sphère trouée en plusieurs endroits suspendue en équilibre. Baptisée Lustre pour Peter Watson, du nom de son commanditaire en 1946, un célèbre collectionneur britannique, elle n’avait été visible qu’à la toute fin des années 1940, dans les bureaux du magazine Horizon, à Londres. Avant de mystérieusement disparaître de la circulation pendant toute une décennie. Jamais montrée en public, c’est actuellement chose faite pour sa présentation avant sa future vente. Estimée entre 1,5 et 3 millions de livres sterling, le suspense est désormais de savoir si elle parviendra à battre l’actuel record pour un autre lustre de Giacometti, qui avait été adjugé pour l’impressionnante somme de 7,6 millions de livres chez Sotheby’s Londres en 2018.
