À toutes fins utiles

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Cela fait maintenant plusieurs mois que les artistes entendent parler de l’application ATFU, de plus en plus. Le vernissage « Elles se sont dit oui ! » qui s’est tenu vendredi dernier est venu rendre palpable le succès d’un concept que la réalisation dans l’espace virtuel rendait impossible à évaluer.

Accueilli à Paris par Le Consulat, tiers lieu culturel indépendant, bien réel, l’évènement avait en effet pour fonction de montrer quelques-uns des trocs effectués sur ATFU. Mais rappelons d’abord le principe de cette application. Lancée par trois anciennes étudiantes des Beaux-Arts, Clara Citron, Sirine Ammar et Clémentine Dupont Tissot, ATFU est une plateforme de troc d’œuvres d’art entre artistes.

Inspiré des applications de rencontres, son fonctionnement est très simple. Les photographies des œuvres des artistes inscrits se présentent une à une sur l’écran. Un swipe vers la gauche et l’image disparaît, un swipe vers la droite et elle est enregistrée dans les favoris de l’utilisateur qui peut alors accéder au profil de l’artiste. Ce profil ne dévoile pas l’identité de l’auteur car l’application entend substituer le coup de cœur à la spéculation mais elle permet de découvrir ses autres pièces. Il peut s’agir d’œuvres mais aussi de travaux préparatoires (croquis, prototypes) qui ne sont pas sans valeur dans l’historique d’une production et permettent de juger de la cohérence d’un univers. Si l’artiste en question aime aussi une des pièces mises en ligne par l’utilisateur, s’il y a « match » (pour reprendre le langage des applications de rencontre) les identités sont révélées et l’échange peut avoir lieu.

Conçue pour, mais surtout par des artistes, la plateforme permet ainsi aux créateurs de sortir leurs œuvres des ateliers, de les faire circuler et donc de les faire connaître en dehors de leurs propres cercles. En effet, les fondatrices d’ATFU en sont convaincues, après les matchs virtuels, rien ne vaut le bouche-à-oreille. C’était aussi le but d’« Elles se sont dit oui ! » où artistes, mais aussi galeristes et collectionneurs ont pu découvrir de nouveaux talents.