Une vente de Norman Rockwell au parfum de scandale

Une vente de Norman Rockwell au parfum de scandale
"Good Friends" par Norman Rockwell.
Marché

A l’automne prochain, c’est une vente aux enchères pas comme les autres qui va avoir lieu aux Etats-Unis. Celle de 59 œuvres de Norman Rockwell, un des peintres américains les plus reconnus, devenu une véritable icône de la culture populaire. Une vente exceptionnelle à plus d’un titre. La première, il est rare de trouver des peintures de Rockwell dans les salles de vente. Et quand c’est le cas, les compteurs s’affolent. En 2013, chez Sotheby’s de New York, son tableau Saying Grace avait trouvé preneur pour la somme de 46 millions de dollars. Mais la seconde raison est tout aussi exceptionnelle. Car cette opération est à l’initiative des BSA, les Boy Scouts of America qui ont déposé le bilan et vont donc se servir de l’argent récolté pour éponger leurs dettes et surtout, indemniser les très nombreuses victimes d’abus sexuels signalés au sein de la BSA.

Le scandale éclate en 2012. Le Los Angeles Times révélait un nombre impressionnant d’enfants victimes de viols par les encadrants bénévoles des Boys Scouts sur plusieurs décennies. On compte ainsi entre 80 000 et 95 000 dépôts de dossiers, mettant à mal cette institution. Cette dernière a dû créer un fonds d’indemnisation des victimes que l’on estime entre 100 et 500 millions de dollars. C’est donc là qu’intervient Norman Rockwell, celui qui a tant peint et illustré les boys scouts. La BSA possède 65 tableaux de l’artiste et va donc devoir se séparer de la quasi totalité. Objectif : obtenir au moins 100 millions de dollars et redorer une image pour le moins ternie. Sera-t-il atteint ?