Du mobilier d’État vendu à prix bradé

Du mobilier d’État vendu à prix bradé
Marché

C’est la vente aux enchères scandale du moment. Et pourtant, cela fait plus de sept mois qu’elle a eu lieu. Ce sont Le Tribunal de l’art et Le Canard enchaîné qui en ont révélé toute l’ampleur. On remonte donc le cours de l’histoire au mois de juin 2022, alors que la Direction nationale d’interventions domaniales, qui est chargée des cessions de biens qui appartiennent à l’État, décide de mettre aux enchères le mobilier stocké et oublié au sein du grenier du château de Grignon, situé dans les Yvelines. Le monument historique accueillait alors les étudiants de l’école d’agronomie AgroParisTech. Le promoteur immobilier Altarea Cogedim devait racheter le château, avant de finalement y renoncer. La bâtisse, en attendant de trouver preneur, a donc servi à accueillir en urgence des sans-abris en décembre dernier, dans le cadre du plan grand froid.

Du 10 au 15 juin derniers donc, ce mobilier providentiel est vendu aux enchères en ligne, mais sans qu’on ne fasse préalablement la distinction entre meubles de valeur, plus ou moins abîmés par le temps ou simples imitations. Et c’est ainsi que, parmi les nombreux lots, dix authentiques chaises Louis XVI ont été vendues pour une bouchée de pain (2 050 euros), de même que pour des sièges, canapé, fauteuils ou bergères signés Jean-Baptiste Sené, une console Louis XVI vendue pour 2 250 d’euros et revendue chez Drouot pour
13 0000 euros en novembre… Alerté, le Mobilier national tente désormais de retrouver les nouveaux acquéreurs de ces objets exceptionnels, afin de leur demander de les restituer. Y parviendra-t-il ? Rien n’est moins sûr…