Quand la reine Marie-Antoinette quitte le Château de Versailles en octobre 1789, elle ne se doute pas qu’elle n’y reviendra jamais. Et c’est également ce qui a failli se produire avec un de ses portraits que l’on croyait disparu à jamais. Car il n’y a pas eu qu’Elisabeth Vigée le Brun pour immortaliser la beauté de la reine. En 1755, Joseph Duplessis, peintre officiel de la monarchie, réalise un portrait de Marie-Antoinette alors dauphine. Elle n’a que 16 ans et ignore tout de sa funeste destinée. Le peintre doit faire parvenir le tableau intitulé Petite Marquise à la mère de la future reine, Marie-Thérèse d’Autriche et en réalise une copie pour être conservée au château. Mais voilà, les deux tableaux finissent par disparaître et on n’avait pu conserver qu’une seule photographie en noir et blanc de l’original qui faisait partie de la collection privée de la marquise de Ganay. On a longtemps pensé qu’on ne reverrait ni l’un, ni l’autre, quand, en novembre dernier, la copie ressurgit, dans le département de l’Essonne.
Elle appartient alors à une famille qui souhaite le revendre aux enchères, ignorant détenir-là un véritable trésor historique. Après expertise, on reconnaît le fameux Petite Marquise et on le rebaptise dans la foulée Portrait de la dauphine de France, Marie-Antoinette de Lorraine-Habsbourg (1755-1793). Estimé une quarantaine de milliers d’euros, il est finalement adjugé pour la somme de 175 500 euros et a été préempté par le Château de Versailles qui va donc le réintégrer à ses collections. L’original va-t-il finir par ressurgir à son tour ?