Sur les traces de Van Gogh à Saint-Rémy-de-Provence

Sur les traces de Van Gogh à Saint-Rémy-de-Provence
À voir

Alors que les mesures sanitaires s’assouplissent et que les vacances d’été approchent, le Centre Culturel Van Gogh ouvre à nouveau ses portes. Voisin du site archéologique de Glanum et du Parc naturel des Alpilles, il se situe dans le village très touristique de Saint-Rémy-de-Provence.

 

 

Installée sur le site de la Maison de Santé Saint-Paul, l’institution, gérée par l’association Vivre et Devenir, prend place dans un ancien cloître roman. Bâtit à destination des moines au XIe siècle, le monastère s’est transformé en asile psychiatrique après la Révolution. C’est pour y être soigné qu’en mai 1889 Vincent van Gogh intègre ces lieux où il est pris en charge par le Docteur Peyron. En plus d’une chambre spartiate, actuellement ouverte aux visites, il bénéficie alors de deux autres pièces qui lui servent d’atelier et d’espace de stockage pour ses toiles. C’est que, durant cette seule année d’internement, l’artiste effectue 150 dessins et 143 huiles dont, par exemple, une quinzaine de versions du champ qu’il voit de ses fenêtres (Champ de blé avec cyprès, Champ de blé au faucheur) et certaines de ses œuvres les plus connues (Les Iris, Les Oliviers). C’est également dans l’asile du monastère Saint-Paul-de-Mausole qu’il réalise La Nuit étoilée, considéré comme son chef-d’œuvre et acquis par le MoMA de New York en 1941.

 

 

Ainsi, si on a souvent associé le génie artistique de Van Gogh à ses troubles psychiques, c’est peut-être au contraire par la peinture qu’il a réussi à surmonter certaines de ses souffrances. C’est en tout cas la conviction de l’association Valetudo qui opère au sein du Centre Culturel en accompagnant les patientes actuelles de la Maison de Santé par le biais d’ateliers de peinture et en exposant sur place et dans des sites de caractère du monde entier les résultats de ces thérapies par l’art. Fort de cet héritage artistique qui fait sens au quotidien, le Centre Culturel a pour ambition de se développer en reconstituant l’asile de l’époque. Pour concevoir les treize espaces supplémentaires nécessaires, l’association fait appel à la scénographe Maëlia Soret de Lavareille qui connaît parfaitement les lieux. Elle était en effet l’assistante-décoration du biopic sur Van Gogh « At Eternity’s gate » tourné sur place par Julian Schnabel. Si Willem Dafoe a été nominé aux oscars d’Hollywood 2019 pour son interprétation du peintre, de nombreuses patientes y ont tenu des rôles de figurants ; autre manière pour l’association d’associer soin et culture.

 

 

En attendant ces extensions, la quiétude offerte par le site actuel, avec son cloître classé, sa chapelle, ses jardins et la chambre de l’artiste, mérite le détour. C’est l’occasion de découvrir la lumière provençale, celle qui, à partir de 1888, a ouvert une nouvelle voie pour le peintre des impressions.