Du 8 octobre 2025 au 26 janvier 2026, le musée de l’Orangerie consacre une grande exposition à Berthe Weill. Centrée sur la carrière d’une galeriste qui a soutenu les jeunes talents des avant-gardes, le parcours rassemble peintures, sculptures, dessins, estampes et archives. Une richesse qui met aussi en lumière le rôle déterminant des galeristes comme relais pour aider à construire les carrières et mouvements artistiques.
Berthe Weill : une galeriste fidèle soutien des jeunes talents
En 1901 Berthe Weill ouvre sa première galerie au 25, rue Victor-Massé, à Pigalle. Et sa devise est pour le moins explicite : « Place aux jeunes ». De fait, elle défend des artistes qui bousculent les codes. Picasso, qu’elle aide à vendre avant même l’ouverture officielle de sa galerie. Modigliani dont elle organise en 1917 la seule exposition personnelle de son vivant. Mais aussi Émilie Charmy, Jacqueline Marval, Suzanne Valadon, Otto Freundlich ou Diego Rivera : autant de noms qui côtoient ceux d’artistes aujourd’hui moins cités mais essentiels à l’histoire des avant-gardes.
En près de quarante ans et à travers quatre adresses successives, Berthe Weill organise des centaines d’expositions et présente plus de trois cents artistes. Elle publie en 1933 ses souvenirs Pan ! Dans l’œil…, un ouvrage pionnier du genre. Et c’est finalement en 1940, en pleine turbulences politiques et historiques, que sa galerie ferme ses portes.

Le galeriste, relai trop peu connu de l’histoire de l’art
Au contraire des artistes qu’elle a pu exposer, Berthe Weill n’est pas un nom passé à la postérité. Les amateurs d’art sont susceptibles de connaître le parcours de cette défenseuse de l’art d’avant-garde. Pourtant, le grand public reste majoritairement ignorant de la carrière de cette galeriste qui joua un rôle déterminant dans l’essor de la production artistique de l’entre-deux-guerres.
L’exposition joue donc un rôle pédagogique à double titre. Car elle met en lumière le travail de Berthe Weill. Mais elle démontre aussi que l’apparition d’un mouvement artistique ne tient pas qu’à l’œuvre des artistes, mais à un réseau de relais (galeristes, collectionneurs, critiques) prêts à défendre les nouvelles voix.
Le parcours de l’exposition, coproduit par le Grey Art Museum de New York et le Musée des beaux-arts de Montréal, réunit une centaine d’œuvres et d’archives. Il restitue aussi la vie d’une galerie, ses choix curatoriaux, ses audaces face aux conservatismes et ses combats contre le sexisme et la xénophobie. Voir côte à côte Picasso, Matisse, Modigliani et des créateurs moins exposés illustre concrètement comment se tissent les carrières et pourquoi la mémoire de l’art doit aussi inclure celles et ceux qui ont donné une tribune aux talents.
Berthe Weill. Galeriste d’avant-garde
Du 8 octobre 2025 au 26 janvier 2026, musée de l’Orangerie
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