Depuis 1997, la galerie Catherine Putman est l’éditeur français de Georg Baselitz. L’exposition qui vient de s’ouvrir autour des gravures de l’artiste allemand s’inscrit donc dans une continuité logique. Et elle offre un éclairage bienvenu pour rappeler que le peintre n’a jamais voulu privilégier un terrain d’expression plutôt qu’un autre. Peinture et gravure sont les deux facettes d’une même vision. Et la mise à l’honneur des gravures de Georg Baselitz dans l’exposition « Druckgraphik » en est précisément le rappel.
Gravure de peintre
« Je peins des tableaux et je fais de la gravure, parallèlement, sans valoriser différemment ces activités qui sont tout simplement simultanées. Ce que je fais dans la peinture, passe dans la gravure, en est dépendant. » La formule de Georg Baselitz est on ne peut plus claire. Chez lui, l’estampe est le prolongement d’un geste qui refuse toute hiérarchie. Et tout l’enjeu de l’exposition Druckgraphik que lui consacre la galerie Catherine Putman est précisément de le rappeler.
Baselitz est une figure majeure de l’art contemporain allemand. Et il poursuit de plus de soixante ans une pratique qui traverse les mediums : peinture, sculpture et gravure. L’exposition ouverte le 13 septembre dernier à Paris souligne aussi les liens étroits qu’il entretient avec la galerie Putman. Car en effet, la galerie parisienne est son éditeur français depuis 1997.
Les thèmes récurrents
Le parcours de l’exposition embrasse donc trois décennies de production artistique. Du début des années 1990 aux éditions les plus récentes, elle donne à voir l’évolution d’un travail constant. Deux salles présentent deux ensembles d’œuvres. Dans la première, les gravures animales se déploient avec une intensité brute. Chien, cheval, cerf… Les lignes mordues dans le cuivre insistent sur la présence incisive de chaque animal. Mais dans la seconde, Baselitz porte son regard sur un autre thème : le corps humain. Le visiteur y découvre des autoportraits ainsi que des portraits d’Elke, sa compagne. C’est aussi l’occasion d’apprécier la série que Baselitz a consacré à Hokusai et au thème de l’autoportrait.
L’estampe : un retour à la spontanéité ?
Georg Baselitz n’a jamais cessé de travailler sur plaque de cuivre. Et à près de 90 ans, l’artiste continue son œuvre dans l’espace qu’il réserve à la gravure, au sein de son atelier. Ce rapport constant à cette surface dit bien son attachement à la technique. Et les œuvres réunies dans Druckgraphik témoignent de ce rapport presque nécessaire.
Alors la question se pose. Qu’est-ce que l’estampe apporte à l’artiste, qu’il ne peut pas trouver dans la seule pratique de sa peinture ? Le mélange de rigueur et de liberté que dégagent les gravures exposées offre un élément de réponse. Car elles dévoilent une spontanéité étonnante qui donne accès, peut-être plus clairement encore que dans la peinture, à l’intention de l’artiste.
L’exposition est à voir jusqu’au 25 octobre 2025 à la galerie Catherine Putman.
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