Dans une nouvelle exposition parisienne qui ouvrira le 14 octobre, l’artiste de renom James Turrell transforme l’espace d’Almine Rech en un sanctuaire de lumière. Connu pour ses installations immersives, Turrell propose au public de s’abandonner à une expérience sensorielle où la lumière devient la matière remplissant l’espace de la galerie.
Selon ses propres mots, c’est “une expérience de pensée sans mots” que donne à voir l’artiste américain né en 1943 en Californie. Il travaille avec la lumière, qu’elle soit naturelle ou artificielle, projetée dans des pièces vides où le spectateur est invité à s’asseoir pour contempler et méditer. En effet, grâce aux jeux des nuances et des contrastes, la lumière devient une présence qui se joue des perceptions du visiteur et l’empêche d’être seulement passif devant les œuvres.
Nombreuses de ses installations sont en partie ouvertes vers le ciel comme c’est le cas pour le Roden Crater, volcan que l’artiste a acheté en 1979 dans le désert de l’Arizona. Passionné par l’univers, il en a fait un observatoire à ciel ouvert où le spectateur est invité à quitter le matérialisme de sa vie afin de penser au temps qui lui est imparti. La conquête spatiale passionne Turrel et, par-delà son engouement né dans un contexte de Guerre froide, elle équivaut pour lui à une communion intime avec l’univers.
Si c’est la lumière diffusée dans l’espace qui intéresse particulièrement Turrel, c’est en partie à cause de sa capacité à brouiller les perceptions du spectateur. Celui-ci, baigné dans une lumière qui est le seul repère dans la pièce, est poussé à reprendre conscience de lui-même avant de prendre conscience du monde qui l’entoure. De plus, la lumière revêt un caractère particulier pour cet artiste élevé dans une communauté de quakers où la lumière a une place essentielle dans la conception de la vie et du monde. L’exposition sera visible jusqu’au 21 décembre.