Salo XII

Salo XII
Marché

La date limite de l’envoi des candidatures était à l’origine fixée au 28 avril mais elle a été déplacée au 8 mai. Il reste donc deux jours aux artistes souhaitant participer au 12e salon du dessin érotique pour envoyer leur proposition.

Un délai de deux jours serait trop court pour espérer constituer un dossier à destination de la plupart des résidences, foires ou autres dispositifs permettant aux artistes d’exposer le fruit de leur travail à un large public mais Laurent Quénéhen, le fondateur du salon, a compris que les artistes n’avaient pas que ça à faire et étaient, pour beaucoup, un peu las de passer presque autant de temps à réorganiser la présentation de leur portfolio pour répondre aux demandes spécifiques de chaque organisme qu’à créer de nouvelles pièces.

Pour cet appel, il leur suffit d’envoyer les visuels des œuvres qu’ils souhaiteraient voir exposer en format jpeg à l’adresse mail dédiée (lessalaisons@gmail.com). Nul besoin de les accompagner d’explications, seule une légende précisant le format, la technique et l’année de réalisation est exigée. Autre particularité qui distingue cet appel à candidatures de ceux auxquels les artistes d’aujourd’hui ont l’habitude de répondre : aucun CV n’est demandé, ce qui évite les prismes de sélection à la mode, comme en ce moment la « jeune création » pour n’en citer qu’un.

Outre la mise à l’écart de ces biais préférentiels, le fait de juger des œuvres et non des parcours permet à celui qui choisit de s’extraire de tout effet de corporation. Là où certains jurés semblent adouber les choix de leurs pairs, curateurs ou critiques d’art, plutôt que d’apprécier les propositions plastiques des artistes, Laurent Quénéhen, qui sélectionne les œuvres, fait confiance à son propre jugement de goût. On le partage, ou non, mais force est de reconnaître qu’il donne chaque année lieu à des propositions curatoriales singulières.

Le thème lui-même, dans une époque de plus en plus puritaine où l’art semble renouer toujours plus avec des questions éthiques, apparaît à chaque édition plus original. Nommé Salo, en référence à la République de Salò mais aussi au mot russe désignant « le gras du cochon » (son fondateur monta ses premières expositions dans l’usine de charcuterie de son grand-père), le salon a pour but d’exposer des œuvres qui suscitent le désir dans ses formes les plus diverses, des plus codifiées aux plus animales.

Pour ce faire, le salon, qui existe depuis 2013, a toujours montré le maximum d’artistes possible en fonction des espaces, différents selon les années. Ainsi, pour la douzième édition qui se tiendra au 111 bis boulevard Ménilmontant du 6 au 9 juin, chaque artiste retenu disposera d’un mètre linéaire pour montrer une ou plusieurs de ses pièces. Bien que le « salon du dessin érotique » ait gardé son appellation d’origine, pensée en réaction aux salons officiels que sont Drawing Now et DDessins, les œuvres pourront relever de la technique du dessin mais aussi de la peinture, de la photographie ou même de la sculpture.

Pour retrouver l’appel à projet de Salo XII, découvrir les noms des artistes sélectionnés lors des éditions précédentes ou se renseigner sur les expositions à venir, c’est ici.