Les Arts décoratifs en campagne

Les Arts décoratifs en campagne
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Nous avons longtemps cru, et c’était peut-être d’ailleurs le cas, que les territoires déshérités se limitaient aux banlieues. Les manifestations des gilets jaunes ont mis en évidence le manque de services publics et privés dans les campagnes françaises. Prenant acte de cette situation, les politiques culturelles se déplacent, déployant leurs actions au-delà de la périphérie des grandes villes. Parmi elles, il y a celle confiée par la nouvelle ministre de la Culture à l’École des arts décoratifs.

C’est à l’occasion de sa rencontre avec des étudiants de l’antenne de l’école installée en Dordogne à la fin du mois de janvier que Madame Rachida Dati a exprimé son souhait de voir se développer ce modèle sur l’ensemble du territoire français. Plus précisément, elle a déclaré vouloir le voir s’adapter à la variété de nos régions en proposant des formations en lien avec leurs différentes typologies : montagnardes, littorales, insulaires ou encore forestières.

L’École des arts décoratifs va donc devoir ajouter à ses cursus « Design des Mondes Ruraux » localisé en Dordogne et « La Renverse » implanté en Seine-Saint-Denis d’autres programmes prenant en compte les spécificités humaines, culturelles, économiques et politiques des territoires.

Nommé « Design des Territoires », cet ensemble de formations s’inscrivant dans « l’Agenda rural » (pendant rural de « la politique de la Ville ») s’est sans doute plus inspiré de celle élaborée en Dordogne que de celle conçue pour la Seine-Saint-Denis.

Alors que « La Renverse » initie des jeunes âgés de 18 à 25 ans aux métiers artistiques, le programme « Design des Mondes Ruraux » s’adresse à des hauts diplômés dont la mission est d’agir concrètement sur les territoires. Recrutés sur la base d’un appel à candidature international annuel à un niveau post-master, les designers, architectes, paysagistes appartenant à la promotion sont invités à travailler ensemble pour répondre à des problématiques précises posées par les acteurs publics et privés installés dans le Périgord.

C’est ce modèle de formation par la pratique s’apparentant au fonctionnement d’un bureau d’études que l’École des arts décoratifs souhaite déployer dans d’autres régions. Dans ce but, elle appelle les collectivités locales et territoriales mais aussi les entreprises et mécènes installés sur les territoires à se manifester. En effet, si le ministère de la Culture s’engage à financer la moitié du coût de tous les programmes, et ce pour une durée de trois ans, chacun d’eux doit pouvoir s’appuyer sur un réseau local pour espérer fonctionner.

Si le cursus « Design des massifs » a déjà trouvé son espace et devrait être inauguré en septembre 2024 dans le Livradois-Forez dans le Puy de Dôme, les programmes « Design des Mondes Littoraux », « Design des Mondes Forestiers » et « Design des Mondes Insulaires » cherchent toujours leurs partenaires.