Van Gogh à Auvers-sur-Oise

Van Gogh à Auvers-sur-Oise
Vue de l'exposition "Van Gogh à Auvers-sur-Oise, les derniers mois" au Musée d'Orsay (c) Sophie Crepy
À voir

En mai 1890, Vincent Van Gogh se réfugie à Auvers-sur-Oise. Le peintre hollandais passe les deux derniers mois de sa vie dans ce village proche de la capitale avant de mettre fin à ses jours. C’est cette période d’intense production que le Musée d’Orsay retrace dans sa nouvelle exposition, réalisée en collaboration avec le musée Van Gogh d’Amsterdam, à découvrir jusqu’au 4 février 2024.

Dans le calme d’Auvers-sur-Oise, Van Gogh se consacre entièrement à son art. Toute la journée, il part peindre sur le motif. Isolé mais pas tout à fait solitaire, le peintre rejoint ensuite le docteur Gachet ou regagne sa chambre louée chez l’aubergiste Ravoux et sa fille, un entourage que l’on découvre dans quelques portraits vivants et colorés. L’exposition est inédite : des soixante-quatorze tableaux produits lors de ces deux mois et dispersés dans de nombreuses collections publiques ou privées, plus d’une quarantaine est réunie sur les cimaises du musée d’Orsay dans un parcours thématique qui distingue vues de campagne, portraits, bouquets de fleurs… Cet ensemble éclectique est enrichi de dessins, lettres et autres documents qui évoquent l’état d’esprit du peintre tourmenté par ce qu’on appelait alors la « mélancolie ».

Si a posteriori, la dépression de Van Gogh et ses difficultés à vivre de son art ont contribué à forger son mythe, l’exposition confronte à ce récit psychologique celui des œuvres, dont l’interprétation ne peut qu’être complexe et subjective. On peut tout autant percevoir une certaine fragilité dans la touche nerveuse et épaisse de Van Gogh que constater l’énergie et la joie de créer qu’il nourrit jusqu’à ses derniers jours. Ainsi, il revient à chaque spectateur, selon les mots du co-commissaire Emmanuel Coquery, de projeter sa propre sensibilité sur les œuvres du peintre. Ce dernier confiait justement dans une des nombreuses lettres écrites à son frère Théo : « Eh bien vraiment, nous ne pouvons faire parler que nos tableaux ».