L’Argent dans l’art à la Monnaie de Paris

L’Argent dans l’art à la Monnaie de Paris
Vue de l'exposition "L'Argent dans l'art" à la Monnaie de Paris
À voir

L’exposition « L’Argent dans l’art » est à découvrir au Musée de la Monnaie de Paris pendant encore deux semaines.

Déployée sur les deux étages du monument néoclassique de l’Hôtel de la Monnaie, elle réunit sculptures antiques, tableaux de la Renaissance et installations contemporaines pour explorer la transformation des rapports entre l’art et l’argent en Occident.

Stupéfait par le prix attribué à certaines œuvres quand d’autres comme La Joconde de Léonard de Vinci sont tout simplement reconnues comme inestimables, le commissaire de l’exposition Jean-Michel Bouhours a cherché à comprendre les critères à l’origine de la valeur monétaire des œuvres en fonction des époques. Ce faisant, il a remarqué que les relations complexes de l’art et de l’argent se modifient selon le rôle accordé à l’argent dans les sociétés (de l’éthique antique à l’idéologie profane du néolibéralisme en passant par la morale chrétienne) mais aussi selon la fonction accordée à l’art (éduquer le spectateur, représenter le réel ou dénoncer ses travers, etc.).

C’est ce qu’il dévoile à travers un parcours chronologique où chaque œuvre choisie met en évidence les liens unissant art et économie en vigueur à son époque. Il le fait aussi à travers quelques figures reprises à toutes les époques. Le spectateur peut ainsi découvrir les changements subis par la figure de Danaé. Représentée allongée dans une huile sur toile effectuée d’après Titien au XVIe siècle, elle est incarnée par l’artiste Tracey Emin dans un autoportrait photographique effectué en 2000. Recevant passivement une pluie d’or dans le premier cas, elle attire les billets contre son corps nu dans le second. D’une œuvre à l’autre, la source lumineuse symbolisant l’assaut de Zeus s’est changée en argent réel. Quant à Danaé, princesse abusée chez Homère, elle s’est muée en une femme forte ayant fait œuvre des expériences sexuelles traumatisantes vécues dans son enfance. Avec I’ve got it all (j’ai tout ce qu’il faut), l’artiste britannique revendique son succès en tant qu’artiste et assume son corollaire : l’enrichissement personnel.