Quand la photographie fait de la Résistance

Quand la photographie fait de la Résistance
Julia Pirotte, "Autoportrait", © Musée de la Photographie – Charleroi.
À voir

Du 9 mars au 30 août, le Mémorial de la Shoah propose l’exposition Julia Pirotte, photographe et résistante, revenant sur le destin exceptionnel de cette artiste et reporter qui nous a quittés en 2000. De son enfance à ses combats qu’elle traduit en photo, le Mémorial propose de partir à la rencontre d’une femme qui n’a jamais cessé de militer, parfois au péril de sa vie. Née Gina Diament en Pologne, elle a évolué au sein d’une famille juive et pauvre et connaît sa première arrestation à l’âge de 17 ans pour s’être engagée dans la jeunesse communiste. Au moment de la montée du nazisme, elle quitte son pays natal pour la France, mais s’arrête finalement à Bruxelles où elle rencontre son futur mari, le syndicaliste Jean Pirotte. Elle fait également la connaissance de Suzanne Spaak, une future résistante, qui la conduit à découvrir le monde du photojournalisme qu’elle va embrasser à bras le corps. Elle photographie ainsi des mineurs polonais à Charleroi et voyage aux Pays Baltes pour le compte d’une agence de presse.

Pendant la guerre, elle migre vers Marseille, continue son métier de reporter et décide de photographier de nombreuses causes : les conditions de vie des habitants du Vieux-Port, les enfants juifs du camp de Bompard, les maquisards… Elle entre en Résistance pour les FTP-MOI, photographie l’insurrection et la libération de Marseille en août 1944 et finit par quitter la France. De retour en Pologne, elle documente le pays en reconstruction, notamment la vie après le pogrom de Kielce, met en images un antisémitisme latent et toujours vivace, couvre le Congrès mondial des intellectuels pour la paix de Wroclaw… L’exposition présentera une centaine de tirages originaux des plus grands clichés de Julia Pirotte, entre portraits et images prises sur le vif. Des témoignages autant artistiques qu’historiques. Entrée libre.