Un musée sous la mer à portée écologique

Un musée sous la mer à portée écologique
Par Paolo Fanciulli.
À voir

Voici des œuvres d’art que seuls les plongeurs et les poissons pourront admirer. Et ce ne sont pas des sculptures issues du naufrage d’un navire antique. C’est pourtant en Méditerranée que cela se passe, dans la baie de la Talamone, en Toscane, sous l’impulsion de l’artiste italien Paolo Fanciulli, profondément engagé depuis une quarantaine d’années. En 2013, il a eu l’idée d’installer une première statue d’une dizaine de tonnes au fond de la mer, afin de protéger la faune et la flore sous-marine des gros chalutiers industriels qui viennent pêcher de manière non-raisonnée dans les environs, malgré les interdictions en vigueur. Un désastre écologique à des fins de profit, à cause des filets de ces bateaux qui ratissent et détruisent les fonds. Une carrière de pierres de Carrare accepte d’aider l’artiste dans sa démarche en lui fournissant du marbre, ainsi que les autorités locales.

Depuis près de dix ans, le sculpteur s’échine donc à créer d’immenses statues de plusieurs tonnes et à les placer les unes à côté des autres, en les espaçant de quatre mètres. Il y en a désormais une cinquantaine, formant un musée aquatique nommé La Casa di pesci, ou La Maison des poissons. Résultats : les chalutiers ne peuvent plus lâcher leurs filets sous peine de les abîmer et ne viennent donc plus commettre leur pêche industrielle dans les environs. Surtout, la vie sous-marine a très vite repris ses droits. Algues et herbes repoussent, étoiles de mer et oursins s’accrochent aux sculptures et attirent poissons et crustacés qui sont donc de retour. Une initiative environnementale et artistique dont on espère qu’elle fera d’autres adeptes. Mers et océans en ont bien besoin…