Quand les héroïnes se font romantiques…

Quand les héroïnes se font romantiques…
"Ophélie" (détail) par Léopold Burthe.
À voir

Jusqu’au 4 septembre, le musée de la Vie romantique n’aura jamais aussi bien porté son nom avec la nouvelle exposition qui orne ses murs : Héroïnes romantiques. Ou la vision que les artistes avaient des grandes héroïnes de l’histoire ou de la littérature au XIXe siècle, entre érotisme et tragédie. Au détour d’une centaine d’oeuvres présentées (tableaux, objets d’art, livres, sculptures, manuscrits…), on redécouvre ces femmes au destin funeste, vues par les plus grands artistes de ce siècle, image qui demeure encore de nos jours dans certains films ou livres. L’exposition est divisée en trois parties distinctes. La première, renvoie à l’image de l’héroïne historique ou mythologique, telles Sappho, Cléopâtre, Jeanne d’Arc ou encore Marie Stuart et Antigone. Toutes ont connu une mort atroce, que ce soit par exécution ou suicide et elles sont convoquées ici par des noms tels que Chassériau, Fragonard ou Gigoux.

Dans la deuxième partie, ce sont les héroïnes de littérature et de théâtre que l’on retrouve, alors que Shakespeare est en plein regain dans le Paris des années 1820/30. Ses grandes héroïnes, Juliette, Desdémone ou encore Ophélie se retrouvent dans des toiles magnifiques de Delacroix par exemple, toutes de blanc vêtue pour représenter leur pureté, leur virginité et pour souligner leur destinée tragique. Toutes sont aussi assez dénudées, pour faire d’elles des objets autant de souffrance que de désir, mourant comme on expire de plaisir. Madame Bovary ou Atala sont également de la partie, tout comme les héroïnes de George Sand ou Sophie Cottin, autrices-stars de cette époque. Enfin, ce sont ces mêmes héroïnes que l’on retrouve dans le domaine de la scène, que ce soit dans le monde du ballet, de l’opéra ou du théâtre, avec des tableaux représentant autant les spectacles (notamment de sylphides) que leurs cantatrices ou danseuses. De la beauté et délicatesse à l’état pur.