L’achat par un musée d’un tableau de Rembrandt est toujours un événement. Encore davantage lorsque ce dernier est reconnu comme l’un des plus grands chefs-d’oeuvre du maître. Le 11 mars dernier, le Rijksmuseum d’Amsterdam a donc informé en grande pompe son acquisition du Porte-étendard de Rembrandt, une huile sur toile datant de 1636 et qui fera partie de ses collections au sein de la Galerie d’honneur dans un an environ. Le musée a coiffé au poteau le Louvre qui était également sur les starting-blocks pour en faire l’acquisition (le ministre de la Culture d’alors, Franck Riester, l’avait même classé trésor national en 2019 à cette occasion, en vain). Mais le Louvre n’a malheureusement pas réussi à récolter la somme nécessaire pour l’acheter. Il fallait en effet réunir quelque 165 millions d’euros, ce dont est parvenu le Rijksmuseum d’Amsterdam, il est vrai avec l’aide de l’État (pour 150 millions), la Rembrandt Association (à hauteur de 15 millions) et celle du Rijksmuseum Fund (pour 10 millions).
Le musée va devoir attendre toute une année pour que le tableau fasse son entrée en son sein, puisque ce dernier va entamer une grande tournée dans 12 musées néerlandais courant 2022 et début 2023. Nul doute que le grand public va se précipiter dans ces différents musées pour admirer ce chef-d’oeuvre ayant appartenu au roi d’Angleterre Georges IV, avant de faire partie de la collection Rothschild à partir de 1844. Et de se retrouver également dans la vaste enquête des Panama Papers en 2016. La famille Rotshschild avait alors vendu la toile par l’intermédiaire d’une société offshore, ce qui n’a pas permis de certifier l’authenticité de la peinture, ni sa provenance. Et donc créé la polémique. Cela appartient désormais au passé et Le Porte-étendard va pouvoir rejoindre en mai 2023 les 22 autres tableaux signés Rembrandt appartenant déjà au Rijksmuseum d’Amsterdam.