Pablo Picasso, cet étranger…

Pablo Picasso, cet étranger…
Picasso Pablo, "Minotaure aveugle devant la mer, conduit par une petite fille". Paris, musée national Picasso – Paris. Photo © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Béatrice Hatala. © Succession Picasso 2021.
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Le musée de l’Histoire de l’Immigration situé dans le 12e arrondissement de Paris, propose du 4 novembre au 13 février 2022, l’exposition Picasso l’étranger. Elle part du refus de sa demande de naturalisation française qu’il avait déposée en avril 1940, tout en témoignant de la notion d’étranger que l’on retrouve ici ou là dans ses œuvres. Le but est également de montrer au public que la diversité et la différence culturelles sont une richesse, à travers l’histoire personnelle et artistique d’un des artistes majeurs du siècle dernier qui a d’ailleurs passé la majeure partie de sa vie en France. Mais son arrivée dans l’Hexagone ne fut pas une sinécure pour Pablo Picasso. Il avait dû essuyer nombre de critiques et de remarques xénophobes, avant de parvenir à s’imposer et forcer l’admiration de tous ou presque. Un véritable « paradoxe Picasso » donc, lui qui fut fiché par erreur par la police en 1901 comme un anarchiste à surveiller. Pendant une quarantaine d’années, il ne sera pas considéré comme un artiste à suivre, alors qu’il était déjà célèbre dans le monde entier. La France ne comptera d’ailleurs que deux de ses tableaux dans ses collections. Difficile à croire aujourd’hui, tant le plus francophone des Espagnols, demeure une icône intouchable.

L’exposition a choisi un parcours chronologique. On retrouve donc l’artiste à son arrivée en France pour l’Exposition universelle de 1900 dans laquelle il présente certaines de ses peintures. On le découvre ensuite en tête de l’avant-garde cubiste des années 1906-1914, avant de se diversifier les deux décennies suivantes, en une succession de styles différents, du figuratif au surréalisme. Pendant la Seconde Guerre mondiale, tandis qu’il s’est installé à Royan, il apprend que sa vie est en danger à cause du tableau Guernica, ce qui le conduira à faire sa seule demande de naturalisation française en 1940. L’exposition se termine sur ses trente dernières années de carrière, tandis qu’il s’installe dans le sud de la France et profite d’une gloire méritée. Dans le pays qui n’aura pas voulu le naturaliser…