Un peu de « déconniatrie » aux Abattoirs de Toulouse

Un peu de « déconniatrie » aux Abattoirs de Toulouse
Artiste inconnu, "Portrait de François Tosquelles peint par un prisonnier de Septfonds" (détail), vers 1939. Aquarelle, 15 x 10 cm. Collection Famille Ou-Rabah – Tosquelles ; © Roberto Ruiz.
À voir

Du 14 octobre au 6 mars 2022, les Abattoirs de Toulouse proposent une étonnante exposition, La Déconniatrie, Art, exil et psychiatrie autour de François Tosquelles. Ou la mise à nue des liens entre l’art brut et l’art moderne et la psychiatrie du 20e siècle. En fil conducteur, le psychiatre catalan François Tosquelles, décédé en 1994, tandis qu’il officiait en Lozère à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban-sur-Limagnole. Le médecin, alors en exil de son Espagne natale avec plus de 500 000 de ses compatriotes au moment de la montée en puissance de Franco, qualifiait la psychanalyse de « déconniatrie » et invitait ses patients à « déconner ». Il était en effet pour que chacun puisse développer sa créativité artistique, pendant des soins basés sur le collectif. Le travail de ces patients sera par la suite collectionné par Jean Dubuffet qui le qualifiera d’art brut.

Bientôt, en plus des patients, ce sont des écrivains et des artistes surréalistes qui se rendent à cet hôpital à la rencontre de François Tosquelles, également en exil, tels que Paul Eluard ou Tristan Tzara. Avec plus d’une centaine d’oeuvres présentées et réalisées par les patients de l’hôpital, cette exposition s’intéresse à l’identité de ces personnes rejetées par la société, à l’exil, au postcolonialisme et au statut des œuvres d’art. Elle bénéficie d’un soutien financier exceptionnel de l’État, ayant été reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et la Direction régionale des affaires culturelles d’Occitanie.