Une œuvre invisible vendue aux enchères

Une œuvre invisible vendue aux enchères
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Marché

Jusqu’où les artistes et les maisons de vente iront-elles ? Après l’oeuvre d’art déchiquetée après avoir été adjugée, après la banane scotchée contre un mur vendue une fortune, après les œuvres numériques qui s’arrachent littéralement, voici les œuvres d’art totalement invisibles… C’est une « sculpture » de cet acabit, que seul son créateur peut voir selon ses dires, qui a été vendue récemment à la maison Art-Rite de Milan. Et il y a même eu plusieurs enchères pour cet Io sono signé du peintre et plasticien italien Salvatore Garau, puisque la mise à prix de départ était fixée à 6 000 euros et que l’oeuvre a été finalement adjugée pour 15 000 euros. Garau est coutumier du fait, puisque ce n’est pas sa première sculpture imaginaire a avoir été vendue ou exposée de la sorte. On se souvient de son Bouddha en contemplation qui était censé se tenir au coeur de la Plazza della Scala à Milan.

L’artiste a même spécifié que son Io sono nécessitait un espace vide de 150 x 150 cm pour pouvoir être présenté au mieux et admiré, avec une croix au ruban adhésif sur le sol afin que l’on sache où il se trouve réellement. Au journal El Nacional, il a ainsi expliqué son geste : « Le vide n’est rien de plus qu’un espace plein d’énergie, et même si nous le vidons, selon le principe d’incertitude de Heisenberg, le vide a un poids. Par conséquent, il a une énergie qui se condense et se transforme en particules, présentes en nous. Après tout, ne façonnons-nous pas un Dieu que nous n’avons jamais vu ? » Il a tout de même créé de véritables pièces bien visibles par tous, puisque son travail a notamment été présenté à la Biennale de Venise en 2003 et 2011 et qu’il est exposé dans de nombreux musées à travers le monde.