Analix forever punk !

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Trente ans est un âge vénérable pour une galerie d’art contemporain. C’est celui que vient d’atteindre, à Genève, celle de Barbara Polla : Analix Forever. Mais si l’on commence à s’assagir à trente ans, ici, ce n’est pas le cas. Le titre de l’exposition anniversaire est clair : 30 ANS + 30 JOURS… IS THE NEW PUNK.

Barbara Polla s’est toujours attachée à défendre la jeune création, notamment à travers ses trois médiums de prédilection : la vidéo, le dessin et la poésie. Il fallait donc tout renverser pour que cet anniversaire soit tourné vers l’avenir et n’ait pas une allure de bilan. C’est ainsi que la plupart des œuvres présentées sont des peintures, ainsi que quelques dessins et photographies ! Un choix radical quand on se souvient que Barbara Polla collabore avec des artistes internationalement reconnus comme Mounir Fatmi ou Ali Kazma (tout de même présents).

Ce choix de la peinture n’est cependant pas « un rappel à l’ordre », pour reprendre le titre d’un dessin de Cocteau. Cette exposition anniversaire n’a rien d’une concession faite à l’académisme. Si l’on peut dire par exemple que l’artiste canadien Conrad Bakker fait de la peinture, son œuvre excède la définition communément admise, puisqu’il a abandonné le châssis et la toile pour des objets en bois qu’il sculpte lui-même : iPhones, pochettes de disques ou livres.

Un iPhone de Conrad Bakker tenu devant une toile d’Edgar Bryan.

De même, le Britannique Mat Collishaw utilise davantage la photographie comme un médium que pour elle-même. Les images qu’il crée n’ont rien de commun avec le « ça a été » de Roland Barthes ou « l’instant décisif » d’Henri Cartier-Bresson. Même Guillaume de Sardes, dont les images renvoient à la photographie d’auteur, déborde ce cadre par sa réflexion sur les liens texte / image.

Si Barbara Polla a choisi de fêter les trente ans de sa galerie en ouvrant de nouveaux champs, sa méthode reste la même : privilégier des œuvres au croisement des genres.

https://analixforever.com/