Quand les homosexuels étaient persécutés par les Nazis

Quand les homosexuels étaient persécutés par les Nazis
Photographies anthropométriques de John Walter, déporté homosexuel, camp d’Auschwitz. Pologne, 08/1941 © Mémorial de la Shoah/Coll. Musée d’Auschwitz.
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Si on a gardé en mémoire les fameuses étoiles jaunes dont étaient brocardés les Juifs au moment du nazisme et pendant la Seconde Guerre mondiale, on a un peu oublié les triangles roses que devaient arborer les populations homosexuelles et lesbiennes. Du 15 avril au mois de février 2022, le Mémorial de la Shoah deviendra le tout premier musée d’histoire à retracer la persécution des LGBT sous le Troisième Reich, avec l’exposition Homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie. « Enjeu de mémoire, le destin des « triangles roses » a longtemps été invisibilisé. Cette exposition entend rendre compte, grâce à de nombreux documents originaux, du sort des homosexuels et des lesbiennes sous le régime nazi, entre stigmatisation, persécution et lutte pour la reconnaissance », explique Flroence Tamagne qui sera la commissaire scientifique de l’exposition et qui est spécialisée dans l’histoire de l’homosexualité.

On estime ainsi que plus de 100 000 homosexuels ont été fichés par le régime du Troisième Reich dont la moitié furent l’objet d’une condamnation. Entre 5 000 et 10 000 personnes ont été envoyées en camp de concentration où elles ont péri pour la plupart. Quant aux lesbiennes, elles étaient déportées comme asociales ou communistes dans certains territoires tels que l’Autriche. L’exposition mettra en avant plusieurs parcours de vie pendant cette période, ainsi que du lent processus de reconnaissance qui a commencé véritablement pendant les années 1980. Plusieurs conférences seront également prévues. Une exposition sur le devoir de mémoire fort salutaire.