Une vente aux enchères illégale à Drouot ?

Une vente aux enchères illégale à Drouot ?
Drouot in Paris. Courtesy Flickr Commons.
Marché

L’annonce a été un véritable coup de tonnerre dans le milieu des enchères d’art et des collectionneurs. La vente intitulée Collection d’un dignitaire de la Cour du beylicale, prévue sur le site de l’institution parisienne Drouot le 11 juin prochain, pourrait ne pas voir le jour pour cause d’illégalité. Les 114 pièces prévues (allant de manuscrits religieux datés des 18e et 19e siècles, à des vers de poésie, en passant par des correspondances officielles et des tenues d’apparat, ainsi qu’un exemplaire du Coran), d’une grande valeur historique, auraient été sorties de Tunisie pendant le confinement, aux alentours de la deuxième quinzaine de mars, sans aucune autorisation officielle. C’est ce qu’a affirmé Faouzi Mahfoudh, directeur de l’Institut national du patrimoine tunisien. Pour lui, ces objets ne feraient partie d’aucune collection de musées de l’Etat tunisien et appartiendraient aux descendants d’un dignitaire beylical, Lahbib Djellouli, ancien ministre de la Plume et de la Justice du bey (titre équivalent à « chef de clan »).

Des objets qu’il aurait transmis à son fils Ahmed au moment de son décès en 2011. Une enquête est donc en cours depuis ce mardi 2 juin, menée par le service tunisien de lutte contre le trafic archéologique. Son but : empêcher à tout prix la vente du 11 juin prochain. Une plainte devrait être déposée prochainement auprès du procureur général de Tunis et l’ambassadeur de Tunisie à l’Unesco (le pays n’ayant actuellement aucun ambassadeur en France) a été prévenu. Affaire à suivre avant les coups de marteau virtuels de la semaine prochaine…