Cinématisse à Nice : de la palette à la caméra, et inversement

Cinématisse à Nice : de la palette à la caméra, et inversement
Henri MATISSE Les Abeilles 1948 Papiers gouachés, découpés, assemblés et contrecollés sur carton 101 x 240 cm Musée Matisse, Nice Don des héritiers de l'artiste, 1963 Inv. n°63.4.8
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Après avoir présenté le rapport entre la ville et le septième art au Musée Masséna et les liens entre cinéma et op art au MAMAC, Nice continue une biennale des arts placée sous le sceau de Nice 2019 : l’Odyssée du cinéma avec l’inauguration ce 19 septembre de l’exposition Cinématisse au Musée Matisse.

Pour la première fois, le lieu culturel a conçu un parcours qui explore comment Henri Matisse, spectateur régulier des salles obscures, a fait venir certaines composantes de cet art nouveau dans son travail pictural. Du dispositif cinématographique, il a puisé les concepts de vitesse et de mouvement, comme l’atteste par exemple le tableau Les Abeilles  où figure la trajectoire d’un vol de deux hyménoptères, aussi précis qu’un synopsis de film d’animation.

En 1946, François Campaux avait réalisé un court métrage sur l’artiste et montré comment, en préparant et en improvisant à part égales son processus créatif, le peintre reprenait quelque part la façon de tourner un film devant son chevalet.

Inspirateur de nombreuses personnalités de la Nouvelle Vague (dont Rivette, Rohmer, Godard ou Agnès Varda), Henri Matisse a rencontré le grand cinéaste Friedrich Wilhelm Murnau (L’Aurore, Le Dernier des Hommes, Nosferatu) dans les années 1930 en Polynésie, à un moment où l’artiste travaillait beaucoup sur la notion de mise en scène de ses sujets, comme le prouve notamment la conception de La Danse dans les années qui ont suivi.