« Champs d’amours », une exposition très queer à l’Hôtel de Ville de Paris

« Champs d’amours », une exposition très queer à l’Hôtel de Ville de Paris
Divine pour l'exposition "Champs d'amours". Copyright France Télévisions.
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Chaque année, l’Hôtel de Ville de Paris propose des expositions gratuites et fort documentées, autour d’une thématique précise. Cet été, jusqu’au 28 septembre, c’est le combat des communautés LGBTQI+ qui est mis à l’honneur par le prisme du cinéma, avec Champs d’amours, 100 ans de cinéma LGBT. De 1919 à nos jours, sur cent années de films, on peut y suivre l’évolution des amours minoritaires dans leur réception sociale et artistique, entre rejet, discrimination, acceptation et affirmation, même si la lutte pour la reconnaissance reste d’actualité en de trop nombreux pays. L’exposition montre d’ailleurs, en parallèle à ces films, une chronologie des événements qui ont émaillé l’histoire des communautés LGBTQI+, entre répression, émeutes (dont celles de Stonewall, emblématiques, en 1969), épidémie de sida et mariage pour tous.

Pour illustrer tout cela, on retrouve des extraits de films (près d’une centaine), des documents d’époque, des accessoires (comme ceux du Satyricon de Fellini), des biographies détaillées de réalisateurs engagés (Visconti, John Waters, Fassbinder, Pasolini…), des œuvres d’art (notamment des dessins de Tom of Finland), des affiches géantes, des archives inédites… Parmi les extraits, un court-métrage de Charlie Chaplin en plein travestissement, le film allemand Différent des autres de 1919 dont on n’a retrouvé que 50 minutes, Une femme fantastique de Sebastian Lelio ou encore La Cage aux folles, entre clichés et première apparition d’un couple homoparental normalisé par la fiction. Une exposition passionnante qui montre tout le chemin parcouru (grâce, souvent, au cinéma qui a permis une prise de conscience généralisée) – et toute la route qui reste à parcourir pour que la libre beauté des affects ne soit plus conditionnée par une normativité hargneuse et destructrice.