Preuves d’amour ?

Preuves d’amour ?
Preuves d'amour (c) Camille Gharbi
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Architecte de formation, Camille Gharbi est également photographe. Si à l’origine, elle photographiait des bâtiments et constructions, la trentenaire s’attèle régulièrement à des projets qui traitent de thèmes sociétaux lui tenant à cœur : les conditions de vie des migrants, le logement, et le féminisme. Avec sa série « Preuves d’amour », elle prouve son engagement sur un thème malheureusement particulièrement d’actualité : les violences faites aux femmes.

En septembre, elle remporte le prix FIDAL Youth Photography Awards, qui organisait sa quatrième édition. En choisissant de traiter l’homicide conjugal à travers son objectif, elle s’applique à rendre compte d’une réalité encore trop souvent édulcorée en « crime passionnel ». Sa série se décline en plusieurs clichés, tous innocents au premier regard. C’est la légende qui confère un aspect morbide et saisissant. « Corinne, 42 ans, décédée le 28.10.17 à Saint Denis, Île de la Réunion ». « Aurélie, 32 ans, décédée le 18.06.17 à Beauvais, Oise ». Ces légendes accompagnent des photographies d’objets du quotidien : un coussin, une écharpe, une enceinte, ou encore une casserole.

« Preuves d’amour » se veut puissant, tant par la simplicité qu’il dégage, que par la violence qu’il représente. Entre 2016 et 2017, ce sont au total 253 féminicides qu’elle a recensé en France. Elle s’est intéressée aux objets utilisés dans ces crimes, et les a photographiés avec une mise en scène très neutre. Le contraste entre la simplicité des objets et les récits qu’ils racontent est glaçante.

Preuves d’amour, Camille Gharbi
https://www.camillegharbi.com/