Polémique autour d’une vente aux enchères d’art africain

Polémique autour d’une vente aux enchères d’art africain
© Radio France - Paul Sertillanges.
Marché

Le 23 mars dernier, Salorges Enchères proposait à Nantes une vente aux enchères d’art africain, issu de la fin du XIXe et du début du XXe siècles, dont 328 armes (épées, poignards, couteaux ou haches). Les prix de départ étaient fixés entre 80 et 1 000 euros. Des lots qui provenaient d’anciennes colonies belges et françaises, dont le Bénin (anciennement Dahomey) ou l’Afrique équatoriale. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu… Alertée, l’association Afrique Noire est intervenue, estimant que cette vente aux enchères était contraire à l’action du gouvernement sur la restitution des œuvres d’art en Afrique. Fin 2018, le président Emmanuel Macron avait en effet décidé de restituer 26 œuvres réclamées de longue date par le Bénin, après la remise d’un rapport préconisant de remettre les pièces d’art africain qui se trouvent dans les musées français, aux états africains demandeurs.

Pour l’association, de nombreux objets de cette mise aux enchères auraient été ramenés par l’armée française lors de ses expéditions sur le continent africain et ne devraient donc pas figurer dans un catalogue d’enchères privées. Du côté de l’hôtel des ventes, était argué qu’il ne s’agissait aucunement d’objets de culte, ni de pièces nationales, mais de souvenirs de militaires ou de religieux alors en mission. Faux, répondait l’association au micro de France Bleu :  « Une quarantaine de ces objets sont des objets de culte. L’objet le plus cher de cette vente aux enchères, ce n’est pas un couteau ou une hache, mais une statuette rituelle ». Plusieurs membres de l’association Afrique Noire se sont donc rendus dans la salle de vente, sans perturber les enchères pour autant, mais ils ont réussi à faire en sorte qu’une quarantaine de lots litigieux ont été retirés par le ministère de la Culture. Un futur exemple pour d’autres enchères de ce type ?