Quand Dave Heath s’expose…

Quand Dave Heath s’expose…
Dave Heath, New York, 1960 © Dave Heath / Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York, et Stephen Bulger Gallery, Toronto
À voir

Ni photographe documentaire, ni photographe expérimental, Dave Heath n’a eu de cesse, entre les années 1950 et 1960, de représenter par ses clichés un sentiment d’isolement et de solitude en plein cœur d’une société moderne propice à la sur-communication. C’est à l’âge de 21 ans que l’Américain, alors envoyé en Corée comme mitrailleur, commence à faire ses premières photos, captant des moments intimes de ses collègues, entre deux combats. Mais c’est dans la rue, à son retour aux Etats-Unis, qu’il laissera libre cours à son appareil, en brouillant les pistes, ne laissant volontairement aucun indice quant aux lieux et dates de ses prises de vue. Influencé par Eugene W. Smith, ce n’est pas pour rien que ses maîtres seront Aaron Siskind et Harry Callahan dont il va s’affranchir peu à peu. Jusqu’à cesser de prendre des photos dès le début des années 1970, pour enseigner à son tour l’art de la photographie, au Canada.

Dave Heath, Chicago, 1956 © Dave Heath / Courtesy Michael Torosian

 

Si sa notoriété a rarement franchi nos frontières, c’est sans doute sa série Dialogues with solitudes, conçue en 1961, qui est la plus connue et reconnue. Elle s’expose désormais dans la galerie Le Bal, à Paris. On y retrouve quelques 150 tirages d’époque, ainsi que la projection de trois longs métrages du cinéma américain indépendant qui sont également une variation sur la solitude en milieu urbain : Portrait of Jason de Shirley Clarke, Salesman d’Albert et David Maysles et Charlotte Mitchell Zwerin, ainsi que The Savage Eye de Ben Maddow, Sidney Meyers et Joseph Strick. Une exposition rare à découvrir jusqu’au 23 décembre.

Le Bal, 6 impasse de la Défense, 75018 Paris

Le mercredi de 12h à 22h, du jeudi au dimanche de 12h à 19h.