Début juin, le Centre culturel canadien de Paris a inauguré une nouvelle exposition d’art contemporain : Autres territoires. Dans cet espace, les œuvres de plusieurs artistes d’origine africaine se rencontrent. Au sein d’un paysage où se multiplient les événements mettant en valeur les pratiques artistiques provenant de ce continent, l’originalité de celle-ci tient dans sa proposition d’articuler l’appartenance communautaire à la nécessaire émancipation d’une représentation trop figée de l’identité.
Autres territoires, c’est d’abord un espace commun dans lequel se rencontrent cinq artistes contemporains aux voix singulières : Moridja Kitenge Banza, Marlene Madison, Chantal Gibson, Michèle Pearson Clarke et Manuel Mathieu. À travers des médiums variés (vidéo, photographie, sculpture, installation), ils explorent des récits identitaires complexes, marqués par l’histoire des migrations, la mémoire, mais aussi une certaine forme de résistance face aux clichés.
L’exposition est organisée en collaboration avec la galerie de Toronto Black Artist’s Networks in Dialogue. Elle a été pensée comme un espace de réflexion, au sein duquel les œuvres redéfinissent la notion de territoire au-delà des frontières géographiques. Ces dernières interrogent les constructions sociales et politiques qui enferment les identités noires dans un cadre figé, pauvre en nuances. Chaque artiste ayant à cœur de revendiquer un parcours singulier, c’est à travers la pluralité des récits que le visiteur est invité à appréhender ces autres territoires, à la fois géographiques, émotionnels et artistiques.
Les artistes présentés sont tous originaires d’Afrique, mais désormais installés à Montréal et à Toronto. Certains d’entre eux sont passés par la France dans leur parcours d’immigration vers le Canada. En rassemblant leur cheminement personnel dans un même lieu, l’exposition Autres territoires propose aussi une lecture décentrée de l’histoire de l’art contemporain. Elle porte un regard émancipé de la notion de patrie, et préfère plutôt célébrer une géographie de l’intime, capable grâce à l’expression artistique de représenter une cartographie sensible de l’humain.
L’exposition est à découvrir jusqu’au 19 septembre 2025.
