L’édition 2025 du festival d’art contemporain L’Antidote

L’édition 2025 du festival d’art contemporain L’Antidote
Bandada, Upcycling et machines à dessiner : les gagnants des meilleures ventes. Technique mixte, stylos, découpes, substance 3D
À voir

Le festival L’Antidote inaugure sa deuxième édition ce samedi 14 juin 2025. Jusqu’à la fin du mois, plusieurs lieux du Lot accueilleront expositions et événements, selon un rythme de vernissages progressifs, au fil de l’eau. Chaque lieu est confié à un commissaire différent, qui propose sa propre lecture de la scène contemporaine. L’originalité du festival réside dans cette diversité de points de vue, mais aussi dans sa volonté de croiser des artistes confirmés, comme Agnès Thurnauer, à qui nous avons récemment consacré une série d’entretiens, avec des figures émergentes, souvent issues de la région.

Les visiteurs retrouveront dans ce parcours des préoccupations communes à celles que l’on rencontre dans les grandes expositions nationales. Ainsi, à la Manufacture Vauzou, Margaux Fontaine explore le sujet de l’écologie. À travers des dessins et collages sur textiles et papiers artisanaux, elle investit la figure de la sorcière comme archétype de résistance féminine et d’intimité avec le vivant. À quelques kilomètres de là, la galerie Louie de Strenquels présente le travail de Bendada, artiste formé à Paris mais installé dans le Lot, qui crée des images à partir de fragments d’images détériorées trouvées au hasard de surf sur Internet. Ses compositions, qu’il imprime ensuite ou reprend au stylo sur papier, dessinent un monde dans lequel les formes issues du monde digital semblent se générer les unes les autres. Enfin, le Hang’art  de Vayrac accueille l’exposition collective « Où poussent les ronces », réunissant des artistes de la région autour des thématiques LGBTQIA+. Cependant, si leurs œuvres témoignent de réalités souvent mises en lumière dans les expositions majeures, elles sont ici inspirées de la vie d’artistes qui, installés en région, n’en font pas la même expérience que leurs homologues des grandes villes. Ainsi, L’Antidote n’est pas seulement une caisse de résonance des débats contemporains : il est aussi lié au territoire qui l’accueille et s’enracine même profondément en lui au travers de certaines œuvres. Le lien à la nature, par exemple, n’est pas traité comme un concept mais comme une réalité quotidienne dans le travail de Blaise Hanquet. Ses sculptures en bois, réalisées à partir d’arbres locaux, sont imprégnées de son rapport direct à la forêt lotoise. De la même façon, Aurélien Pic, loin de se laisser fasciner par les capacités génératives du monde numérique, documente la fermeture d’un pan entier de la mémoire industrielle locale : ses photographies des derniers jours de la manufacture de Vauzou témoignent d’un savoir-faire en voie de disparition. Enfin, Richard Dailey propose à la Ferme Magique une exposition collective d’artistes américains, en écho à l’histoire du Lot, qui a accueilli de nombreux créateurs venus des États-Unis dans les années 60 et 70.

En à peine deux éditions, L’Antidote s’est imposé comme un moment singulier dans le calendrier culturel et le festival affiche déjà son ambition de revenir l’an prochain avec une édition élargie.