“Salvator Mundi” : la polémique reprend !

“Salvator Mundi” : la polémique reprend !
Copyright Andy Rain.
Marché

Léonard de Vinci n’en finit plus de faire parler de lui ! Alors que la grande rétrospective parisienne du maître italien approche, son hypothétique Salvator Mundi suscite à nouveau la polémique. Petit rappel des faits : pendant longtemps, ce tableau représentant le Christ bénissant, réalisé sur un panneau de bois de noyer pour une taille de 65 x 45 cm, a été donné à l’un des élèves de Léonard. Jusqu’à ce que des experts affirment en 2011 qu’il s’agit d’un véritable tableau du maître. Les enchères s’envolent alors. Estimé à 100 millions de dollars, il s’arrache en 2017 pour la somme de 450 millions de dollars, au bénéfice d’un acquéreur anonyme, en faisant l’oeuvre la plus chère du monde. Mais voici qu’elle disparaît des radars. Le Louvre Abou Dhabi avait annoncé son accrochage dans ses murs en septembre 2018, mais le tableau reste invisible.

Carmen Bambach, experte de Léonard de Vinci et conservatrice au Metropolitan Museum de New York, vient d’ajouter de l’huile sur le feu : elle fait partie de ceux qui refusent la paternité du tableau au célèbre peintre, à l’encontre de la douzaine d’experts qui le certifient. Pour elle, c’est une toile de Giovanni Antonio Boltraffio, assistant de Léonard. Selon Carmen Bambach encore, Vinci aurait participé à la création de ce tableau, mais seulement pour quelques retouches. Elle nie également que la toile ait été peinte vers 1500, ce que conteste Christie’s, organisateur de la vente de 2017. Reste le principal : on ignore toujours où se trouve le tableau à ce jour. Certains disent qu’il dort dans un dépôt hyper-sécurisé en Suisse…

Une chose semble sûre : il ne sera pas présenté au Louvre cet automne. Les conservateurs, prudents, ne seraient disposés à l’exposer que sous l’indication « atelier de Léonard », ce qui provoquerait, on s’en doute, une décote massive. Le propriétaire anonyme préférerait donc le garder invisible, entretenant ainsi une légende dont le maestro est coutumier, au détriment d’une histoire de l’art polarisée par des questions spectaculaires mais, en somme, très anecdotiques.

Plus de détails dans notre édition anglaise : https://www.art-critique.com/en/2019/06/louvre-ditches-salvator-mundi-over-authenticity-doubts/